Le FLIG, Front de Libération des Intolérables Gaspillages, qui a souvent défendu l’absurde contre le pensée unique, à juste titre d’ailleurs, fait amende honorable de temps en temps aux hommes et aux femmes qu’il apprécie. Certes nous nous souvenons avoir vilipendé la célèbre Christine Orban pour son livre inférieur : pour traverser la vie sans avoir à se soucier du climat, tout ça sans le lire, et bien aujourd’hui, le FLIG, Front de Libération des Intolérables Gaspillages a décidé tout simplement de lire Au secours Pardon de Frédéric Beigbeder sans critiquer le roman, car tout ce que le livre a de teneur est déjà dans le titre !
Nous Préférerons donc tenir le service comptabilité de Beigbé pour élucider ce mystère dont se préoccupe toute la presse spécialisée : Beigbeder pitre ou écrivain, et réhabiliter l’homme qui se fit épingler une fois de plus dans une frasque cyranienne tout simplement parce qu’il ne supporte pas qu’on le raille ou qu’on lui lance un de ces traits : Vous… vous avez… un nez… Euh… un nez très grand. A ces mots et n’écoutant que son instinct mondain et sa morale libertaire, Frédéric a répondu : Trait ! Rail ! c’est un peu court jeune hommefaisons-nous des lignes sur le capot de cette voiture. Tiens il t’en reste un peu sur le menton. Bref !
Au secours Pardon, qui n’est autre que la suite de 99 F(14euros 90) et qui coûte 4 euros plus cher raconte l’histoire d’Octave Parango, parangon du mal qui aurait bien aimé faire le bien et qui ne l’a pas pu, faute de quoi il a préféré à son insu s’illustrer dans l’excès, l’oisiveté et des accroches géniales du style : Regardez-moi dans les yeux, j’ai dis les yeux ; en soirée chose difficile à tenir sous extasy. Le Fumiste concepteur pour du yaourt dénaturé deviendra talent scout en Russie. Il aura pour tâche de dénicher la future Claudia Schiffer obsédant tous les désirs masculins comme ceux de son avatar de créateur. Alors pourquoi ce roman coûte 4 euros de plus ? Pour trois raisons évidentes. La première qui semble factuelle, le livre possède 38 pages de plus. La seconde plus artistique, la couverture qui découvre le visage d’une jeune femme russe en noir et blanc a demandé beaucoup plus de travail que la couv’ de 99F piqué au Prisunic des Champs Elysées, même si celle-ci n’a pas grand intérêt. Enfin la dernière et certainement la plus coûteuse (2 euros), le prix de la coke ayant grimpé ces dernières années autant que le pouvoir d’achat a dégringolé depuis l’avènement de la politique bling-bling, 4 euros de plus, c’est peu cher payé pour un S.O.S.
Beigbeder, pitre ou écrivain ? Ou concepteur rédacteur, ou chroniqueur mondain, ou directeur d’édition, ou présentateur, ou jet-seteur, ou gendre de Jean-Michel Smet, ou critique littéraire. Dans l’art de la pitrerie, Frédéric est un vrai caméléon. L’homme qu’on dit superficiel, le godelureau qu’on dit libertin, la coqueluche insolente qu’on dit snob n’est autre qu’un écrivain qui pastiche ses contemporains, un détracteur qui désacralise la littérature prétentieuse par plus d’exubérance. N’atteindra-t-il jamais le panthéon des écrivains, on se souviendra du fanfaron et se souvenir c’est déjà pas mal pour un produit démodable !
Beigbeder, pitre ou écrivain ? Avec une bonne campagne de pub, la postérité pourrait faire du provocateur bobo le nouvel Oscar Wilde. Quoique !
Le FLIG